Enquête d’impact Endline du projet PAQUE, CERPEPP-IFOS remet à la Banque Mondiale le rapport de sa collecte de données.

Enquête d’impact Endline du projet PAQUE, CERPEPP-IFOS remet à la Banque Mondiale le rapport de sa collecte de données.

Kinshasa, 22 juillet 2022. Le groupement international CERPEPP-IFOS, a remis, le mardi 22 juillet, à la Banque Mondiale, son   rapport narratif d’exécution de la collecte de données sur les acquis du Projet d’Amélioration de la Qualité de l’Education en République Démocratique du Congo (PAQUE, en sigle).

 Au total 20 coordonateurs,95 superviseurs provinciaux et 380 enquêteurs ont été déployés pour réaliser cette enquête qui s’est tenue le 31 mai dernier sur l’ensemble des provinces pilotes concernées. Il s’est agi des provinces de l’Equateur, du Sud-Ubangui, du Nord-Ubangui, de Tshuapa, de Mongala, du Kasai- Central, de Lomami, de Tanganyika et de la ville province de Kinshasa.

 Ce rapport qui s’inscrit dans le cadre d’évaluation de l’impact du PAQUE, rend compte du déroulement de la collecte des données auprès des établissements scolaires ciblés. Subdivisé en six sections, Il rappelle, les objectifs de l’étude à la section 2 ; Retrace, le déroulement des activités sur terrain à la section 3. La section 4 quant à elle, présente les résultats de la collecte tandis que la section 5 met en exergue les succès et les défis rencontrés. Et, enfin, la section 6, reprend les annexes.

Menée sous la supervision de la Cellule Indépendante d’évaluation des acquis scolaires (CIEAS), cette étude, a, selon le rapport, le mérite d’avoir réalisé à 96%, toutes les écoles échantillonnées.  Seules, celles situées dans les zones d’insécurité, les axes enclavés ou n’ayant pas des coordonnées géographiques claires, ont manqué.

 D’une manière globale, il ressort de cette collecte de données que sur les 1623 écoles retenues, 1.578 (soit 97,2%) ont été visitées et enquêtées avec succès. Il se dégage donc un écart de 45 écoles non enquêtées (soit un taux de non-réalisation de 2,8%).

22.722 élèves de la 2^ème Primaire, ont été évalués, selon les tests EGRA/EGMA, en lecture-écriture, en langues nationales ;

16.230 élèves de la 4^ème Primaire, évalués, selon les tests EGRA/EGMA, en mathématiques et en français.

 11.361 sur 12.145 enseignants ciblés, (dont 6146 ont été évalués et 5.205 ont fourni des informations sur la gestion du personnel).

Enfin, 1623 directeurs d’école sur 1735 recensés, ont fourni les informations sur la gestion administrative d’école, la gouvernance scolaire et la gestion pédagogique.

 Au niveau des provinces, les taux de réalisation varient entre 92,5% (les écoles de la province de Nord Ubangi) et 100% (les écoles de la province de Kasaï et de l’Equateur). Des 150 écoles ciblées dans la province du Kasaï Central, par exemple, 145 étaient visitées et enquêtées avec succès. 146 écoles ont été atteintes dans la province de l’Equateur sur les 146 retenues dans le fichier final. Dans les provinces de Lomami et de Nord Ubangi, 142 et 148 écoles ont été enquêtées avec succès sur un total de 150 et 160 écoles retenues respectivement.

A Kinshasa, on note que sur les 229 écoles prévues, 226 ont été couvertes avec succès, tandis que dans la province de Tanganyika, sur les 158 écoles prévues, 153 étaient visitées et couvertes avec succès. Dans la province de Mongala, et Sud Ubangi, on note respectivement que 169 écoles sur 170 retenues étaient enquêtées (Mongala), et 162 sur 168 écoles prévues dans la province de Sud Ubangi étaient visitées et couvertes avec succès.

De ces résultats, commente le rapport, il sied de retenir que huit (8) provinces sur dix (10) ont réalisé un taux de couverture de plus 90%. Les écoles sélectionnées dans les provinces de Kasaï-Central, Lomami, Sud Ubangi, Tanganyika et Tshuapa, ont été visitées et couvertes à 96%.

 Dans la Ville Province de Kinshasa, un taux de réalisation de 98,7% a été observé.

Par ailleurs, note-t-il, ces résultats font apparaitre les écarts de réalisation au niveau des certaines provinces. Comme renseigné dans le graphique 4 ci-dessous, l’écart est relativement élevé dans la province de Kasaï Central (12 écoles non couvertes), suivie de la province de Lomami (8 écoles non couvertes).

Dans la province du Sud-Ubangi, il résulte un écart de 6 écoles non atteintes (soit 3, 6% de taux de non-réalisation). Dans les autres provinces, à savoir :  le Tanganyika, la Tshuapa et le Kasaï-Central, les écarts de réalisation ont été évalués à 5 écoles non couvertes (soit 3,2% de taux de non-réalisation pour la Tshuapa et le Tanganyika, et 3,3% pour le Kasaï-Central).

Par contre, dans la province de Mongala et Kinshasa, l’écart de réalisation est estimé à une (1) école et trois (3) écoles respectivement (soit 0,6% et 1,3% de taux de non-réalisation).

Pour l’étude ces écarts se justifient, notamment par :  le dédoublement, dans l’échantillon de départ, des effectifs des écoles, la présence des établissements inexistants ou non identifiés dans les différents axes ou encore situés dans zones géographiquement inaccessibles, à cause soit de l’enclavement, soit de l’insécurité ou encore des conflits intercommunautaires.

Par exemple, dans la Province du Kasaï-Central, affirme le rapport, à cause de la rébellion survenue après les conflits « Kamwina Nsapu », a pratiquement modifié la cartographie des écoles dans différents territoires. « On note pour cette province, poursuit la même source, la destruction des écoles par les rebelles, la délocalisation de plusieurs écoles à plus de 20 km contrairement au plan de déploiement et à la cartographie utilisée, ainsi que l’abandon scolaire dans plusieurs écoles de Dibaya et de Luiza, ce qui ont fini par fermer. »

Quant à la Province de l’Equateur, il a été noté qu’en plus de l’enclavement et de certaines exigences coutumières (axe lac Tomba), sur les douze (12) axes prévus dans le plan de déploiement, deux écoles (2) étaient inaccessibles à cause de l’éloignement très prononcé, l’une de l’autre (soit plus de 150 Km séparant deux écoles).  

Ce rapport retient également, comme autre clef de succès, la disponibilité des matériels (de qualité et en bon état), tout au long de la collecte des données ainsi que la régularité des moyens financiers mis à la disposition des enquêteurs et superviseurs. Et aussi, le contact permanent avec les coordonnateurs provinciaux, l’organisation des réunions sur le déroulement de la collecte et l’administration des outils car, tous ces échanges ont permis aux enquêteurs d’améliorer progressivement la qualité de leurs données.

Il salue, d’une part, les visites des coordonnateurs provinciaux auprès des écoles enquêtées. Ces visites ponctuelles ont, écrit-il, encouragé les équipes sur terrain et parfois, apporté des solutions aux préoccupations particulières ou à certains problèmes techniques dus à l’utilisation des applications Tangerine (pour l’administration du test EGRA/EGMA) …

D’autre part, retient-il l’hospitalité et la convivialité des autorités tant administratives que scolaires, comme facteur ayant favorisé et facilité la réalisation de ce travail, exécuté dans le respect du calendrier et recommandations du groupement CERPEPP-IFOS et du Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique.

Enfin note le rapport, l’étude doit son succès à l’accompagnement de la Cellule Indépendante d’Evaluation des Acquis Scolaires (CIEAS) qui a diligenté une mission de supervision en vue de s’assurer de l’effectivité du travail, des avancées et difficultés rencontrées et de formuler, si besoin il y a, des observations et recommandations utiles aux équipes.

Défis. A côté de ces opportunités, le rapport met également en lumière, toutes les difficultés, aussi bien d’ordre structurel, sécuritaire que scolaire, rencontrées pendant l’exécution de cette collecte.

Sur le plan structurel, il retient d’abord, le retard dans l’exécution du travail dans certains coins, suite à la délocalisation de quelques écoles pilotes cartographiées. Ensuite, l’inaccessibilité de certaines écoles ciblées, à cause soit du mauvais état de la route soit de l’insécurité.  

Ou encore, l’absence d’une bonne couverture téléphonique. « Un des défis majeurs de la collecte pour beaucoup de provinces, essentiellement celles du Grand Equateur (Equateur, Tshuapa, Mongala, Sud Ubangi, et Nord Ubangi), rendant ainsi difficile la communication et la soumission des données dans le serveur », signale le rapport.

• Sur le plan sécuritaire, Il cite l’insécurité qui a empêché l’accès dans certaines écoles (cas du Kasaï Central, existence des poches de conflits intercommunautaires, après la rébellion Kamwina Nsapu ou du Tanganyika où certaines écoles ont été enlevées de l’échantillon à cause d’insécurité des certains axes).

A Kinshasa, le rapport pointe particulièrement certains coins de la commune de Selembao, où quelques enquêteurs ont échappé de justesse aux bandits appelés « Kuluna ».  Conséquence : 4 écoles de cette commune sont restées inaccessibles.

Pour clore ce chapitre, Le rapport renseigne aussi sur quelques cas d’accidents de moto et de naufrage, enregistrés dans les provinces de Sud Ubangi, Equateur et Kinshasa.

Enfin sur le plan scolaire, l’étude mentionne la résistance des certains directeurs/ chefs d’établissements à fournir les informations et à faciliter le travail aux équipes. Le même comportement a été également observé chez certains enseignants qui ont refusé de participer au module 6 (appréciation de l’enseignant) et à fournir les informations sur la gestion pédagogique (module 7), rendant ainsi difficile la suite du processus (tirage aléatoire, admission des tests EGRA/EGMA), rapporte le document.  

Quant aux ménages, elle révèle que les parents de certains élèves tirés pour le module 8, n’étaient pas souvent disposés à fournir aux enquêteurs les informations sur leurs enfants et leurs ménages.

Tableau 2 : Répartition des écoles ciblées par province